Dans le cadre du thème "Transformations de la ville" des Portes Ouvertes de la Chapelle, je propose quatre portraits des sans-abri de Paris.
Ces peintures réalisées avec des coups de pinceaux gestuels en encre de chine nous interrogent sur la façon de considérer une personne dans une dimensionnalité qui va au-delà de la beauté superficielle et vers l'instinct de la relation humaine. C'est ainsi que par mon oeuvre, je présente des SDF de Paris. La nécessité d'une lecture pénétrante des portraits est en opposition avec le regard fuyant habituel. Ma création sur-dimensionnée a pour but d'ironiser sur cette réaction habituelle : l'ignorance. La toile domine. La promiscuité de l'œuvre et du spectateur pourrait être traduite comme le renversement des habitudes sociales et ainsi les remettre en question. L'image de nos échecs refoulés est conjurée par la peinture.
La précarité du sans domiciles fixe entraîne une métamorphose et une déchéance du corps. Le corps, le visage portent les traces de l'exclusion. Gisèle Dambuyant-Wargny écrit « le corps donne à voir la précarité ». La fulgurance de ces métamorphoses physiques défie le portrait. La mise en abîme de la représentation du sans-abri, associe la sublimation possible par la peinture et l'évanescence imminente du sujet. Accrocher son portrait sur les murs extérieurs, l'enfermer dehors : la démarche reflète le quotidien de mes sujets. Le papier comme l'enveloppe corporelle se flétrira par les éléments, s'éraflera par le vent. L'encre de chine pâlira, se transformera, s'effacera...
Le véritable sujet de mes tableaux ne serait-il pas le témoignage ? Pour moi, la fonction de l'artiste n'est pas la représentation mais le témoignage. Selon Giorgio Agemben, le témoin éprouve la nécessité de faire part de ses expériences. Je place au sein de Paris le visage de ses ignorés, je témoigne de leur existence. J'ai mobilisé l'observation sociale pour réfléchir plastiquement un individu qui fait partie d'un groupe social spécifique et actuel, en transformation continuelle. Exécuter des portraits de personnes marginales, fait de moi un peintre engagé. Le SDF vagabonde il n'a pas de toit, il est libre, je le loge sur ma toile. Je lui consacre du temps. L'acte de créer une œuvre figurative d'un autre être accentue son existence. Giorgio Agamben écrit : « L'amitié est l'instance de ce con-sentir l'existence de l'ami dans le sentiment de sa propre existence ». Le portrait que je tente du marginal le mets dans le contexte de la peinture, il devient modèle de perception socialement acceptable et accepté. Pour un temps, il est visible. Il est médité.
Je présente des portraits qui seront considérés dans leur ensemble car c'est ici le reflet de l'être humain : le palimpseste qui suggère les multiples couches d'un visage et qui nous narrent maintes histoires. Les rides qui se sont dessinées par les fous rires et les soucis, le tabac d'hier dans la barbe jaunie, les cicatrices sur le front qui racontent des guerres et des accidents, l'étincelle interminable dans les yeux...
Ces peintures réalisées avec des coups de pinceaux gestuels en encre de chine nous interrogent sur la façon de considérer une personne dans une dimensionnalité qui va au-delà de la beauté superficielle et vers l'instinct de la relation humaine. C'est ainsi que par mon oeuvre, je présente des SDF de Paris. La nécessité d'une lecture pénétrante des portraits est en opposition avec le regard fuyant habituel. Ma création sur-dimensionnée a pour but d'ironiser sur cette réaction habituelle : l'ignorance. La toile domine. La promiscuité de l'œuvre et du spectateur pourrait être traduite comme le renversement des habitudes sociales et ainsi les remettre en question. L'image de nos échecs refoulés est conjurée par la peinture.
La précarité du sans domiciles fixe entraîne une métamorphose et une déchéance du corps. Le corps, le visage portent les traces de l'exclusion. Gisèle Dambuyant-Wargny écrit « le corps donne à voir la précarité ». La fulgurance de ces métamorphoses physiques défie le portrait. La mise en abîme de la représentation du sans-abri, associe la sublimation possible par la peinture et l'évanescence imminente du sujet. Accrocher son portrait sur les murs extérieurs, l'enfermer dehors : la démarche reflète le quotidien de mes sujets. Le papier comme l'enveloppe corporelle se flétrira par les éléments, s'éraflera par le vent. L'encre de chine pâlira, se transformera, s'effacera...
Le véritable sujet de mes tableaux ne serait-il pas le témoignage ? Pour moi, la fonction de l'artiste n'est pas la représentation mais le témoignage. Selon Giorgio Agemben, le témoin éprouve la nécessité de faire part de ses expériences. Je place au sein de Paris le visage de ses ignorés, je témoigne de leur existence. J'ai mobilisé l'observation sociale pour réfléchir plastiquement un individu qui fait partie d'un groupe social spécifique et actuel, en transformation continuelle. Exécuter des portraits de personnes marginales, fait de moi un peintre engagé. Le SDF vagabonde il n'a pas de toit, il est libre, je le loge sur ma toile. Je lui consacre du temps. L'acte de créer une œuvre figurative d'un autre être accentue son existence. Giorgio Agamben écrit : « L'amitié est l'instance de ce con-sentir l'existence de l'ami dans le sentiment de sa propre existence ». Le portrait que je tente du marginal le mets dans le contexte de la peinture, il devient modèle de perception socialement acceptable et accepté. Pour un temps, il est visible. Il est médité.
Je présente des portraits qui seront considérés dans leur ensemble car c'est ici le reflet de l'être humain : le palimpseste qui suggère les multiples couches d'un visage et qui nous narrent maintes histoires. Les rides qui se sont dessinées par les fous rires et les soucis, le tabac d'hier dans la barbe jaunie, les cicatrices sur le front qui racontent des guerres et des accidents, l'étincelle interminable dans les yeux...